Environnement

3 avril 2023

« Planter un arbre par habitant ! »

Connue pour ses jardins et son fleurissement, Nice est une ode au printemps. C’est la Direction des Espaces Verts de la Ville qui orchestre en beauté cette partition, désormais au diapason du changement climatique et de la nouvelle donne que cela impose pour la gestion de ce patrimoine environnemental en milieu urbain. Rencontre avec Romain Betti, directeur des Espaces Verts municipaux.

Avec le printemps, quelles sont les opérations menées sous l’expertise de vos équipes ?

Plates-bandes, parcs et jardins, nous gérons 420 hectares d’aménagements paysagers en ville. Au-delà de l’entretien des sites, de la taille et du renouvellement des plantations, depuis l’arrêté départemental du 10 mars 2023, interdisant d’arroser entre 8 heures et 20 heures, nous avons été amenés à préparer en ce sens nos installations hydrauliques, via des programmations automatisées pour assurer des irrigations de nuit. Plus qu’un basculement nocturne de nos procédés, il s’agit bien sûr aussi de réduire de 20% la quantité d’eau utilisée lors de ces opérations. Objectif atteint ! Ensuite, pour les mois à venir, ce sont des arrêtés préfectoraux qui décideront oui ou non d’une possible interdiction d’arrosage des pelouses sur les sites dont nous avons la charge.

Comment se traduit le changement climatique dans les pratiques des jardiniers municipaux ?

De façon significative, nous procédons désormais à un choix des espèces végétales déterminé par leur possibilité d’acclimatation à nos latitudes. Et l’un des principaux critères à prendre en compte est leurs besoins en eau, il faut que ce soit des espèces économes de ce point de vue-là. Dans cet ordre d’idées, on privilégie des massifs arbustifs avec des espèces adaptées à des périodes de sécheresse. Les espèces locales et d’autres, exotiques, font aussi partie de notre palette d’action pour composer des massifs, tout comme des espèces dites xérophytes, plus adaptées à des climats arides. Outre leurs qualités naturelles, la mixité de ces trois gammes végétales nous permet de poursuivre notre travail, où les notions de diversité et de luxuriance ont aussi leur importance pour leur dimension esthétique. Je tiens d’ailleurs à rappeler au passage que, le 25 avril prochain, notre ville sera auditée par les instances du Conseil National des Villes et Villages Fleuris en vue de sa « labellisation quatre fleurs » pour 2023, du moins l’espérons-nous ! Nice est détentrice de ce label depuis 1975. Le résultat sera connu d’ici l’été.

Qu’en est-il des nouvelles espèces plantées dans les espaces paysagers urbains ?

Depuis le 30 septembre dernier, la Ville a établi une Charte de l’Arbre, consultable sur le site de la mairie www.nice.fr. Chaque arbre de Nice dans l’espace public est par ailleurs référencé, possède un matricule grâce auquel on peut suivre l’évolution du patrimoine arborescent niçois. 35.000 arbres sont ainsi enregistrés dans nos aménagements paysagers et 35.000 autres dans les boisements collinaires de notre cité. La Charte sensibilise le grand public et les professionnels des secteurs concernés au rôle et à la place vitale des arbres en ville et dans les aménagements urbains. Elle souligne leurs bienfaits dans et pour l’environnement. Elle met également en lumière un point essentiel : Christian Estrosi s’est engagé d’ici la fin de son mandat à ce que 280.000 arbres soient plantés sur le territoire de Nice. Soit un arbre par habitant au total, compte tenu des 70.000 arbres déjà enracinés dans la ville. Le comptage de cette opération est d’ailleurs accessible via la Charte. Depuis 2021, on en est à ce jour à 66.675 nouveaux arbres qui viennent s’ajouter aux 70.000 mentionnés ci-dessus. Parmi ces arbres, qui représentent autant d’espèces à privilégier pour leur capacité à s’acclimater, il y a des érables dit de Montpellier ou des érables champêtres, des érythrines, des mûriers de Chine, des paulownias. Là encore, pas d’espèces miracles, juste un principe de diversité pour créer un bon équilibre environnemental propice à l’épanouissement de ces arbres. La Charte a ainsi valeur d’outil et de conseil pour recommander l’implantation de ces familles d’arbres sur nos rivages…

Nice est en train de se réinventer en métropole verte. Quelles seront les prochaines étapes de cette dynamique ?

Oui, en effet, c’est à  une véritable offensive de verdure et d’amélioration de notre cadre de vie que nous sommes en train d’assister ! Le maillon le plus emblématique de cette dynamique sera bien sûr la poursuite de la promenade du Paillon, avec un aménagement de dix hectares supplémentaires qui préfigurent l’émergence d’une forêt urbaine implantée en cœur de ville ! Cette réalisation à forte valeur ajoutée environnementale se complétera d’un dispositif innovant s’inscrivant résolument dans un mode de gestion raisonnée de l’eau grâce au stockage des eaux de pluie pour l’arrosage en été. On peut aussi évoquer la création du jardin Saint-Jean d’Angély l’automne dernier, les trames vertes des rues Dante et de la Buffa en cours de livraison, la requalification du jardin d’Arménie à proximité du jardin Albert 1er… Nice a vraiment du cœur à l’ouvrage pour être une ville grandeur nature !

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