Ce matin, le premier adjoint au maire en charge de la sécurité Anthony Borré a inauguré la livraison du chantier de réfection du poste de police municipale Gabriel Fauré réalisé par sept jeunes niçois de 16 à 18 ans. Cette action menée sous l’impulsion de l’association la Semeuse et ses éducateurs spécialisés s’inscrit dans la stratégie territoriale de prévention de la délinquance de la Ville de Nice qui vise à développer des parcours d’insertion.
« C’est une expérience inoubliable, je n’avais jamais fait ça dans ma vie, c’est la première fois aussi que je côtoyai la police, j’ai eu des bons rapports avec eux, je suis content, ils ont été gentils avec nous, je me suis senti utile en plus il y a une aide de 500 euros pour passer le permis » confie intimidé Adib, 16 ans, du quartier Cessole. « Nous avons pu bien parler avec les policiers dans une bonne ambiance, c’est différent de la relation qu’on peut avoir avec certains d’entre eux dans la rue, ça donne une autre image, c’est aussi une bonne expérience de travailler en équipe avec tous mes collègues », poursuit avec fierté, Movsar, 16 ans.
Pendant cinq jours, ces jeunes niçois ont été amenés à rénover ensemble le poste de police municipale Gabriel Fauré, situé derrière l’Hôtel Méridien. Une remise en état du sol au plafond qui leur aura permis de se sentir utiles, de découvrir leurs compétences, de reprendre confiance en eux et de porter un nouveau regard sur l’autre. Une manière aussi de déconstruire les stéréotypes sur les forces de sécurité et promouvoir la citoyenneté.
« Si nous avons la chance d’avoir un climat plus apaisé à Nice que dans bien d’autres villes de France c’est parce que nous avons cette volonté d’agir de la sorte »
« Notre action autour de Christian Estrosi et des élus de la ville repose sur deux piliers : la sanction et la prévention, a souligné Anthony Borré également président du bailleur social Côte d’Azur Habitat. J’ai aussi initié ce type d’action avec la rénovation des halls d’immeubles par les jeunes des quartiers. Si nous avons la chance d’avoir un climat plus apaisé à Nice que dans bien d’autres villes de France c’est parce que nous avons cette volonté d’agir de la sorte », ajoute l’adjoint à la sécurité faisant ainsi référence aux émeutes qui ont émaillé le pays au début de l’été. « On se dit toujours que l’action de l’état repose évidemment sur de la fermeté, comme par exemple, de devoir expulser des logements sociaux ceux qui vendent de la drogue, ceux qui guettent, ceux qui pillent et je ne peux être que d’accord puisque je l’ai déjà fait mais j’attache la même importance et déploie la même énergie pour réaliser des actions de prévention qui ont du sens. », dicte-t-il.
« Dès qu’on se parle, on éclaire les choses, on a une dimension humaine qui refait surface, ce qui peut nous permettre de résoudre beaucoup de problèmes »
Pour l’association La Semeuse fortement engagée aux cotés de la ville et de la Métropole, pour opérer des actions individuelles et collectives au profit des jeunes, l’essentiel est de continuer à les accompagner sans relâche « pour éviter la délinquance, les diverses addictions et être au plus près de leurs familles », assure Jean Fournier, le président de cette association qui célèbrera ses 120 ans l’année prochaine. En 2022, nous avons mené 38 chantiers d’insertion et suivi 187 jeunes dans leurs parcours d’insertion professionnel, détaille-t-il. « On voulait aussi qu’il y ait un travail aux cotés de la police, car ça c’est beaucoup crispé ces derniers temps, on est arrivé à des systèmes de blocs idiots et des caricatures d’un côté comme de l’autre, mais dès qu’on se parle, on éclaire les choses et on a une dimension humaine qui refait surface, ce qui peut nous permettre de résoudre beaucoup de problèmes (…) Avec ce chantier, on repeignait un peu la République à contre-courant de ceux à quoi on a assisté ces derniers temps et qui nous a tous beaucoup peiné, ces policiers blessés, ces magasins pillés, nous sommes totalement mobilisés aux cotés des collectivités et des citoyens pour essayer de faire quelque chose dans ce domaine-là. », précise-t-il.
« Je vous exprime toute ma reconnaissance car en ayant réalisé ce chantier vous défendez aussi les valeurs de la République »
Et comme tout travail mérite salaire, ces sept jeunes niçois qui ont travaillé avec sérieux et assiduité sur ce chantier ont reçu de l’association un chèque de 500 euros chacun pour passer leur permis de conduire ainsi que des places offertes par la ville pour assister aux rencontres de la Coupe du Monde de rugby, en septembre prochain, à l’Allianz Riviera. « Je vous exprime toute ma reconnaissance car en ayant réalisé ce chantier vous défendez aussi les valeurs de la République », a insisté Anthony Borré avant de leur délivrer un message à caractère plus personnel. « Vous savez, je ne suis pas né dans les beaux quartiers, je n’ai pas eu la chance comme vous d’être né à Nice, j’en aurai rêvé, je suis né en Seine-Saint-Denis , dans une cité HLM et ma vie a été amenée à évoluer grâce à des rencontres, vous êtes toujours marqué par un livre, par un professeur, par un éducateur, un entraineur dans le sport, un policier que vous avez croisé et puis cette rencontre peut changer votre façon de penser et vous faire dévier de votre trajectoire, et toute la vie professionnelle, personnelle et familiale est comme çà ; Moi, c’est Christian Estrosi qui m’a amené à Nice, il y a quinze ans, et qui fait que j’ai deux enfants Niçois, sans lui ma vie n’aurait sans doute pas été tout à fait la même et d’avoir un jour la chance de croiser sur sa route une personne qui vous fait réfléchir, vous remet en cause, c’est ça la beauté de la vie. »