Les urgences sur le qui-vive pour la saison estivale.
L’été, avec l’afflux des touristes et le traitement habituel des patients, les urgences de l’hôpital Pasteur II sont sous tension. C’est dans ce contexte que le ministre de la Santé et de la Prévention François Braun s’est rendu cet après-midi sur place. Le représentant du gouvernement, qui était entouré du maire de Nice et Président de la Métropole Christian Estrosi et des personnels soignants, voulait s’assurer que la prise en charge était bien organisée pour affronter cette période toujours redoutée.
Chaque année, près de 100 000 patients sont admis aux Urgences du CHU de Nice, dont un quart a plus de 75 ans. Cette population plus sensible aux épisodes de canicule bénéficie d’une attention particulière avec l’expertise de l’équipe Mobile de gérontologie et la présence des infirmières de coordination gériatrique qui assurent chaque mois la prise en charge de 200 patients. Pour la période estivale, d’importants moyens matériels sont également déployés, en lien avec l’ARS (Agence régionale de santé), comme l’installation de climatiseurs et ventilateurs afin de rafraichir les locaux de manière à anticiper les fortes chaleurs. « A Nice, les services d’urgence sont totalement mobilisés pour répondre toujours mieux aux besoins de santé de la population », a déclaré le ministre François Braun, lui-même médecin urgentiste. « Ce mode de fonctionnement avec une régulation médicale qui est totalement opérationnelle se complète par un travail à l’échelle du territoire afin de définir le nombre de lits d’hospitalisation disponibles ».
Un boitier d’alerte mobile anti-agression pour les infirmières libérales qui interviennent à domicile
Cette visite a aussi été l’occasion pour le ministre d’assister à la remise par le maire de Nice Christian Estrosi de boîtiers d’alerte à deux infirmières libérales volontaires. Cette expérimentation d’une durée de trois mois, lancée par la ville avec l’Ordre des infirmiers des Alpes-Maritimes, vise à protéger ces soignants confrontés à une hausse des actes de violence verbale ou physique, plus particulièrement lors des interventions à domicile. « En cas de danger, il faut appuyer 5 secondes sur le bouton, ce qui émettra au CSU un signal d’alarme permettant une géolocalisation et en cas de nécessité l’intervention rapide des unités de la police municipale et nationale », a expliqué Christian Estrosi. «S’il prouve son efficacité, ce boitier d’alerte pourra être proposé et étendu à d’autres territoires », a confirmé le ministre de la santé.
« On aime notre métier mais on ne sait pas combien de temps on pourra tenir, les agressions sont quotidiennes, il n’y a plus aucun respect. »
Etant donné qu’il s’agit d’un prêt, ce boitier d’alerte mobile devra être restitué à l’issue de l’expérimentation. Mais les praticiens qui le souhaitent pourront se doter de cet équipement d’un coût de 250 euros. « Cet outil peut-être une aide utile, on verra au fur et à mesure, a réagi Mariane Lamour, infirmière libérale, agressée il y a quelques mois, dans l’escalier d’un immeuble qui servait de point de deal. La peur, elle est là, c’est très difficile de travailler dans ces conditions. On aime notre métier mais on ne sait pas combien de temps on pourra tenir, les agressions sont quotidiennes, il n’y a plus aucun respect, ce que nous vivons est à l’image de la violence qui gangrène notre société », confie-t-elle.
Un numéro dédié mis en place par la ville pour permettre aux soignants de déposer plainte
En février dernier, le syndicat Convergence Infirmière a publié une enquête démontrant que les conditions de travail des infirmiers se sont fortement dégradées. Toujours selon cette enquête, près de 50 % d’entre eux souhaitent changer de métier, à la suite de ces actes de violence.
Face à l’augmentation des dépôts de plainte de ces soignants et leurs difficultés à se déplacer dans un commissariat, un numéro dédié (0497135200) a été mis en place par la Ville afin que la prise de rendez-vous soit directement coordonnée par la Maison d’Aide aux Victimes de Nice.