Une cérémonie en mémoire du Génocide arménien
Ce matin, le maire de Nice Christian Estrosi a assisté à la cérémonie officielle commémorant le 108e anniversaire du Génocide des Arméniens, aux côtés de la communauté arménienne de Nice et des Alpes-Maritimes. 1,5 million de victimes furent assassinées lors de ce massacre perpétré par les Turcs sous l’Empire ottoman.
« Vous êtes ici, chez vous ! » a déclaré le premier magistrat de la ville qui était notamment aux côtés du Père Khatchadour Boghossian, de la paroisse de l’église apostolique arménienne de Nice, Christian Estrosi qui a déposé une gerbe et une rose blanche devant la stèle à la mémoire des victimes du génocide, devant le Kiosque à Musique, Esplanade Jacques Cotta. « Jamais nous n’abandonnerons l’Arménie et les Arméniens. Jamais. Ce n’est pas qu’une question de devoir, c’est une question d’honneur, a encore souligné le maire de Nice dans son discours. Alors oui, ce matin, c’est avec au cœur le souvenir de 1915 que nous nous réunissons. Mais c’est surtout avec la volonté que le monde entier mesure ce qu’il se passe en 2023, ce qu’il s’est passé en 2022 et ce qu’il se passera malheureusement encore. »
« Le peuple arménien est toujours menacé dans sa vie, et je dirais même sa survie. »
Christian Estrosi a également rappelé qu’il a soutenu depuis longtemps l’absolu impératif moral de reconnaître la tragédie de 1915 comme un génocide. Une tragédie au cours de laquelle les deux tiers des Arméniens qui vivent alors sur le territoire actuel de la Turquie ont péri du fait de déportations, famines et massacres de grande ampleur. «Le peuple arménien est toujours menacé dans sa vie, et je dirais même sa survie. On aurait pu penser -et même espérer, qu’avec l’éclatement de l’URSS, en 1991, et la renaissance d’un Etat arménien libre et reconnu internationalement, cette mécanique de haine serait enrayée, voire stoppée. Il n’en est rien, a déploré le maire de Nice. On peut mettre en cause la perversité du régime soviétique qui, en découpant la république soviétique d’Arménie en deux tronçons et en incrustant dans son flanc une épine azérie a posé les bases d’une situation humainement invivable et stratégiquement indéfendable.
On pourrait regretter l’aveuglement de la société internationale devant les massacres, les destructions et les déportations que l’Azerbaïdjan conduit aujourd’hui en Artsakh, il est vrai facilitées par l’astre noir de la guerre en Ukraine, qui occulte tout. On pourrait déplorer que l’islam dominateur mais tolérant des siècles lointains se soit transformé, au fil des 19e et 20e siècle, en un islamisme tueur et destructeur. Il n’en demeure pas moins que ces constats ne produisent aucune solution. Aucune solution militaire, diplomatique ou politique qui préserve la paix pour l’Arménie et la vie des Arméniens. »
La cérémonie d’hommage s’est terminée par les hymnes arménien et français.