Un meilleur accès aux soins pour les niçois
Ce vendredi, le Conseil municipal a réaffirmé sa volonté de mener à bien le déploiement de Maisons de Santé et de Maisons de santé pluriprofessionnelles sur le territoire de la commune, à l’horizon 2026, afin d’améliorer l’accès aux soins des Niçois. Une volonté forte du Maire de Nice et Président de la Métropole Christian Estrosi pour permettre à chacun de prendre soin de sa santé, à proximité de chez lui. Une solution face à un déficit de médecins généralistes sur certains secteurs, face à la difficulté des jeunes professionnels de s’implanter à cause de loyers élevés, et face à des tarifs qui rendent les soins moins accessibles de la part de nombreux spécialistes qui sont hors secteur 1 (tarif CPAM).
Ce déploiement comporte plusieurs volets :
- L’implantation de deux Maisons de Santé Pluriprofessionnelles sur des zones déficitaires dans des quartiers prioritaires de la politique de la Ville (QPV), (à Nice Villeneuve et Nice Pont Michel), afin de garantir un accès aux soins pour tous.
- L’implantation d’une maison de santé collinaire (à Saint-Roman de Bellet) pour lutter contre l’isolement de certains territoires.
- La création d’une maison de santé pédiatrique située en centre-ville pour venir en complément de l’offre publique et privée.
- L’ouverture d’une maison médicale de garde située en face des urgences de Pasteur 2 pour répondre aux soins de médecine générale de 1ers recours ne nécessitant pas d’aller aux urgences.
- La mise en place d’une charte « Nice santé + » qui scelle un engagement des professionnels de maisons de santé ou de centres de santé contre le non-recours aux soins, pour un parcours de santé et de soins de qualité tout au long de la vie et pour la promotion d’actions de prévention. Huit maisons de santé privées ont déjà signé cette charte.
Des appels à manifestation d’intérêt ont été lancés ou seront prochainement publiés afin de permettre aux professionnels de santé intéressés par ces projets de se manifester auprès de la Ville de Nice. Une réunion de présentation des projets aura lieu début mai avec les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), les ordres, ainsi que les tutelles (ARS, CPAM).
LES MAISONS DE SANTÉ SERONT IMPLANTÉES SUR LES SECTEURS NOTRE-DAME – GARE THIERS – TRACHEL ET PASTEUR, ZONES DÉFICITAIRES EN MÉDECINS GÉNÉRALISTES
Les deux Maisons de santé pluriprofessionnelles, dont l’ouverture est prévue à l’horizon 2026, se situeront dans les quartiers prioritaires de la Politique de la Ville (QPV) où les difficultés d’accès aux soins et d’inscription des habitants dans un parcours de santé sont identifiés comme prioritaires. Il s’agit du quartier de centre-ville situé sur le périmètre du Programme national de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD) sur le secteur Notre-Dame – Gare Thiers – Trachel, et du secteur QPV de Pasteur Pont Michel. Ce choix est conforté par le zonage de l’Agence Régionale de Santé (ARS), rendu en février 2022, qui considère les QPV comme « zones déficitaires » en médecins généralistes, d’où des solutions à y apporter.
UN SCHÉMA GLOBAL POUR ENRAYER UN ENSEMBLE DE DIFFICULTÉS
Ce schéma de santé de proximité vise à répondre à plusieurs constats qui nécessitent une réaction rapide :
- déserts médicaux identifiés
- offre de soins qui a tendance à se détériorer du fait de la démographie médicale liée aux départs à la retraite non remplacés de médecins généralistes La métropole Nice Côte d’Azur a perdu 51 médecins généralistes entre 2010 et 2022 et, à Nice, 60 % des médecins généralistes en exercice libéral ont plus de 55 ans.
- prix des loyers trop élevés pour les jeunes professionnels
- forte proportion de spécialistes hors secteur 1 (tarif CPAM). Parmi les 497 médecins généralistes répertoriés, si 14 sont déclarés en secteur 2, pour les médecins spécialistes, seulement 39 % sont en secteur 1 : 5,5 % des gynécologues, 14% des dermatologues, 31 % des cardiologues, 43 % des rhumatologues (source Améli mars 2023).
- Surcharge des urgences
- flux de patients provenant de communes environnantes considérées elles, comme zones avec une offre de soin insuffisante, ce qui invite à relativiser sur la densité de professionnels de santé sur le territoire niçois.
CONSTRUIRE UNE OFFRE DE PROXIMITÉ, ASSURER UN PARCOURS DE SOINS ET DE SANTÉ, DANS UNE VILLE PLUS SAINE ET PLUS SOLIDAIRE
Les Maisons de santé sont un des outils pour résoudre ces problématiques. Elles sont un mode d’exercice professionnel collectif et coordonné créé en 2007, et soutenu par l’Agence Régionale de Santé. Elles favorisent le « travailler ensemble ». Un ensemble de services de santé de proximité (médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, sage femmes, psychologues…) sans hébergement, ainsi que des actions de prévention y sont proposées par des professionnels de santé exerçant à titre libéral et conventionnés secteur 1, sans dépassement d’honoraires.
Plus largement, les Maisons de santé :
- Favorisent le travail en coordination des acteurs de prévention et d’éducation à la santé présents sur les territoires et renforcent les liens entre les professionnels de santé,
- Facilitent et améliorent la prise en charge globale et coordonnée des patients : l’offre de soins est plus étoffée et accessible,
- Sont des lieux d’information sur les thématiques de santé publique, de prévention et de soin. Des actions ciblées sont organisées en lien avec les problématiques identifiées sur le territoire ;
- Permettent d’attirer de jeunes professionnels car leurs conditions d’exercice en libéral est facilitée.
Ces maisons de santé pluriprofessionnelles seront implantées en lien avec deux Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Il s’agit d’acteurs de santé (professionnels de santé de ville, en libéral ou salariés ; établissements de santé, acteurs de la prévention ou promotion de la santé, établissements et services médico-sociaux…) qui se regroupent, se coordonnent et se fédèrent sur un territoire autour d’une patientèle commune.
C’est cette organisation et cette coordination qui vont permettre la pratique en secteur 1, un accès à un parcours de santé coordonné de qualité pour tous, la lutte contre le non recours aux droits de santé, un maintien à domicile facilité par une prise en charge ambulatoire coordonnée, un adressage motivé et coordonné vers le milieu hospitalier, un accès à la santé de qualité et de proximité pour tous les Niçois notamment en situation de vulnérabilité (au niveau social et en termes de grand âge), et une attractivité pour l’installation de nouveaux praticiens.
Ces maisons de santé ne sont qu’un des nombreux outils d’un large plan de la Ville de Nice pour « permettre à chaque Niçois de bénéficier d’un accès à une médecine de proximité et de qualité ». Pour rappel, la Ville de Nice a lancé une mutuelle communale il y a quelques mois, SOLIMUT. « Cette mutuelle est un moyen de lutter contre les discriminations sociales en termes de santé », a souligné Magali Altounian, adjointe aux finances, aux institutions européennes, et au rayonnement de la ville. Par ailleurs, la Ville, qui estime que « 70 à 80 % de la santé des habitants d’une ville dépendent des environnements, air intérieur extérieur, eau, bruit, aliments, mobilités actives, lien social, logement… », est engagée dans un ensemble d’actions transversales dans ces domaines.