Michéle Merowka, faite chevalier de l’Ordre national du Mérite
Honorée pour son devoir de mémoire. Ce matin, à la Villa Massena, Michèle Merowka a été décorée de l’ordre national du mérite par Serge Klarsfeld et Beat Klarsfeld, en présence du maire de Nice Christian Estrosi, d’élus de la ville et des représentants des cultes. Cette distinction attribuée à Michèle Merowka symbolise son engagement sans relâche pour perpétuer la mémoire des enfants juifs scolarisés dans les établissements des Alpes-Maritimes, avant d’être arrêtés, déportés et exterminés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Michèle Merowka est la présidente de l’Amedjam, l’association pour la mémoire des enfants juifs des Alpes-Maritimes, créée le 9 juillet 2003 à l’initiative de fils et filles de déportés, d’enfants cachés, et d’anciens élèves des écoles de Nice et des Alpes-Maritimes. Son but : pérenniser la mémoire des enfants juifs scolarisés dans les établissements de ce département, qui ont été exterminés pendant la Seconde Guerre. « Votre travail revêt une importance morale qui nous est indispensable, a souligné le maire de Nice dans son discours. Il repousse l’anonymat et la déshumanisation de l’extermination. Si le monde laissa faire, nous empêcherons la vérité de s’estomper. Or votre engagement sans répit donne un avenir et un espoir à cette démarche commune que vous avez entreprise avec Beate et Serge Klarsfeld. »
400 enfants des Alpes-Maritimes déportés et exterminés
Après plusieurs années de recherches dans les archives scolaires, l’association a aussi répertorié tous les enfants juifs déportés des Alpes-Maritimes. Quatre cents d’entre eux, âgés de moins de seize ans furent assassinés. Michele Merowska, s’occupe, avec les autres membres de l’association, de poser des plaques commémoratives avec le nom de ces enfants devant des lycées, collèges et tous lieux pour rendre hommage à leur mémoire.
« Voler la vie à un enfant est inconcevable. Voler la vie à un million et demi d’enfants devient vertigineux et plonge dans le pire abîme, a affirmé Christian Estrosi. L’oubli signifierait l’anéantissement des victimes de la haine antisémite. Nul pardon n’est possible pour leurs bourreaux. Ils ne l’ont ni sollicité, ni même envisagé. Ils voulaient exterminer le peuple juif en arrachant les plus jeunes et les plus fragiles pousses d’un arbre devenu si fragile. »