Une station ressource hors norme pour la Métropole « verte et bleue » face au défi climatique
Il s’agit du plus gros projet de modernisation d’une station d’épuration en France et l’un des plus importants d’Europe. Le montant du marché remporté le 16 février dernier, par le Groupement Degremont, filiale du groupe SUEZ, s’élève à 700 millions d’euros. Ce marché colossal entériné, à l’unanimité des membres de la majorité et de l’opposition siégeant au sein de la commission d’appels d’offres de la Métropole, répond très précisément au cahier des charges très exigeant fixé par la collectivité.
« Haliotis II sera un véritable pôle européen de technologies de pointe « tout-en-un » au service de la transition écologique », a déclaré Christian Estrosi, ce matin, lors de la présentation en détails de ce projet sur le site, au 333 Promenade des Anglais. Le maire de la ville et président de Nice Côte d’Azur était notamment aux côtés de Sabrina Soussan, PDG de SUEZ. Ce fleuron de l’industrie française qui exerce ses activités dans l’eau et les déchets auprès des collectivités et qui a été désigné pour construire et exploiter (pendant 11 ans et deux mois) la future station de traitement des eaux usées de Nice Côte d’Azur.
De nombreux élus de la majorité niçoise et métropolitaine étaient également présents, au premier rang desquels Hervé Paul, le maire de Saint-Martin-du-Var, qui préside également la régie Eau d’Azur, le maître d’ouvrage qui assure la compétence assainissement de Nice Côte d’Azur.
« Sans la Métropole nous n’aurions pas pu nous doter d’un tel équipement.»
Une fois modernisée, Haliotis II sera en mesure de traiter les eaux usées de 26 communes et les réutiliser, éliminer tous types de polluants dont les microplastiques, traiter les boues d’épuration, les sables, la qualité de l’air, tout en générant de nouvelles sources énergies renouvelables (biométhane, solaire, chaud et froid pour les bâtiments). « Il s’agit d’anticiper les normes futures, nous préparer au défi climatique qui s’aggrave, avec les meilleures technologies disponibles et une très haute exigence de qualité », a souligné Christian Estrosi avant d’ajouter « Ce projet, je l’ai voulu aussi par solidarité vis-à-vis de toutes nos communes : sans la Métropole nous n’aurions pas pu nous doter d’un tel équipement. »
Les cinq priorités d’Haliotis II pour assurer la maîtrise des risques et préserver la ressource eau face à la sécheresse
Le projet de modernisation de cette station d’épuration devra répondre à un cahier des charges très exigeant fixé par la Métropole qui se résume en cinq principaux points : la production de 5 millions de mètres cubes d’eaux usées (l’équivalent de 2000 piscines olympiques) traitées réutilisées par an, protéger la Méditerranée en améliorant encore la qualité des rejets et les exigences en matière sanitaire, augmenter les capacités de traitement au profit d’un bassin de population de 680 000 habitants, avoir une usine qui contribue à décarboner le territoire, et enfin assurer une parfaite intégration de la station dans son environnement afin de préserver le paysage, végétaliser le site, tout en éliminant les risques d’odeurs.
Le chantier permettra de créer jusqu’à 260 emplois et 123 000 heures d’insertion professionnelle
Les travaux débuteront au deuxième semestre 2024 pour mise en service progressive de 2025 à 2030 sans rupture d’activité lors de cette phase de transition. « Quinze entreprises locales seront mobilisées tout au long du chantier, avec au moins 9 firmes sous-traitantes déjà identifiées dont trois de notre territoire a détaillé Christian Estrosi. Les travaux permettront de créer jusqu’à 260 emplois dont 200 lors de la phase de construction et 60 en exploitation et 123 000 heures d’insertion professionnelle. » La mise en œuvre d’une charte de « chantier vert » est également prévue au regard des contraintes environnementales. Les déchets de démolition seront par exemple triés et évacués via des filières adaptées afin de favoriser le recyclage des matériaux.
Par ailleurs, dès le mois de juillet, un « Showroom » sera aménagé à proximité du site qui permettra à la population de suivre l’avancée du chantier et de faire part de ses doléances.