Industrie : l’Etat veut impliquer les acteurs locaux pour que la France redevienne une grande puissance exportatrice  

31 août 2023

Christian Estrosi, Maire de Nice et Président de la Métropole Nice Côte d’Azur, était invité, ce matin au Centre de conférences ministériel, par le Ministre délégué chargé du commerce extérieur, Olivier Becht afin de présenter la nécessité d’associer les acteurs locaux institutionnels et économiques à la dynamique et au « Plan Export » présenté à cette occasion. 

« Osez l’export ! » Plus qu’un slogan, une ambition présentée, ce matin, par Olivier Becht, Ministre délégué auprès de la Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger : « Que la France redevienne une grande puissance exportatrice. Les produits fabriqués sur notre sol, parmi les meilleurs du monde, ».

Pour atteindre cet objectif, un Plan Export, fruit d’un an de concertation avec les acteurs de terrain dans le cadre de la stratégie France 2030, a été élaboré pour trois raisons : « Une souveraineté affirmée, avec une offensive portée sur le monde, atteindre le plein emploi, qui reste à portée de main, et exporter, c’est créer des emplois, et, enfin, convaincre nos entreprises qu’exporter n’est pas un risque. D’ailleurs toutes les entreprises qui exportent voient leur chiffre d’affaires augmenter ». 

Olivier Becht a, ensuite, dressé trois constats et fixé trois axes forts. Tout d’abord, le ministre a expliqué « qu’exporter était un état d’esprit. Nous allons convaincre les chefs d’entreprise et les accompagner ».

Il a également évoqué « la création du Volontaire Territorial à l’Export, un outil pour mettre les ressources humaines aux côtés des chefs d’entreprise et la mise sur pied d’une académie de l’export, afin de former les salariés et les cadres ».

Quant aux axes forts, il s’agit « de la mobilisation des parlementaires », pour expliquer l’importance de l’import au sein de leurs territoires, « rendre plus visibles nos produits dans le monde entier par la création d’un Pavillon France et permettre leur entrée sur les plateformes de e-commerce ». Le dernier axe, enfin, consistera « à préparer l’avenir à travers la réindustrialisation fondamentale de la France ».

Le cap est fixé. Le financement placé à hauteur de 125 millions d’euros. L’horizon programmé à 2030. « Nous devrons alors recenser 200 000 entreprises exportatrices et retrouver l’équilibre et même un excédent de nos échanges avec le monde. Ayez le monde comme horizon ! »

Et gagner le monde passe par une mobilisation des territoires – à travers la Team France Export, créée par la Stratégie de Roubaix, il y a cinq ans – leurs élus et les entreprises et acteurs économiques qui y sont ancrés.

LE TERRITOIRE, ÉCOSYSTÈME DE L’ENTREPRISE

L’ancien ministre de l’Industrie Christian Estrosi, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur, et de Président délégué de la Région SUD-Provence, Alpes, Côte d’Azur a remercié le Ministre Olivier Becht d’avoir associé les collectivités à l’Etat dans le lancement de ce grand projet, et a rappelé : «  La collectivité, le territoire, qui est l’écosystème dans lequel une entreprise se développe, une filière, se développe, peut être un acteur important dans la mise en œuvre d’une politique gouvernementale, et de la dynamique que la collectivité peut aider à impulser, à insuffler, pour garantir elle-même sa propre part de PIB qu’elle a le devoir de rapporter chez elle… »

Avant d’exposer, en tant que « Président de deux échelons, Région et Métropole, qui ont une compétence économique » que l’Etat fait de ces collectivités des « interlocuteurs directs avec l’Union Européenne, pour porter des projets, qui ne sont pas que ceux de nos collectivités, -même si je veux rappeler qu’en France, 70 % de l’investissement public est porté par les collectivités- mais aussi, les projets des entreprises. Je m’entretiens souvent, avec ma propre Chambre de commerce et d’industrie, avec mon Union patronale, avec le Medef, mes fédérations industrielles… Et je vois ceux qui sont dépassés parce que, naturellement, ils se consacrent au quotidien au suivi de leur entreprise, et qui ne suivent pas les projets européens où il y a des sources de financement considérables dans des domaines que nous n’imaginons même pas… »

FINANCEMENTS EUROPÉENS MULTIPLIÉS PAR 20 EN 5 ANS

 D’où le rôle de la collectivité, qui doit connaître, faire connaître, et répondre à ces projets : « Quand je suis devenu Président de notre Région en 2016,  je me suis rendu sur place à Bruxelles pour voir comment était organisé » l’héritage administratif de mon prédécesseur… » Il raconte avoir trouvé « quatre malheureux fonctionnaires » pour représenter la Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur, quand par exemple, la Région allemande de Bavière, en employait 160, « 80 d’entre eux avaient pour mission de faire du lobbying, pour susciter auprès des commissaires des appels à projet, et 80 autres étaient là pour être les premiers à répondre aux appels à projet. On comprend tout de suite pourquoi la Région Bavière est celle qui remporte le plus de financements européens de toutes les Régions européennes. Alors nous nous sommes structurés, nous avons essayé d’imiter, essayé de faire quelque chose de plus conséquent, et, en moins de 5 ans nous avons pu multiplier par 20 les financements européens, aussi bien pour notre tissu économique et entrepreneurial, que pour la collectivité, et ses investissements.  C’est dire combien l’initiative que notre Ministre prend ce matin sensibiliser à tout ce que l’Etat, la collectivité, peut apporter en relation avec les grands partenaires de l’économie française, que je me réjouis de défendre… » a souligné Christian Estrosi qui se dit « persuadé qu’il faut jouer la carte du monde économique pour répondre à de grandes causes sociales en même temps, dont notre pays a besoin ».

DES ATOUTS À DÉVELOPPER

« Nous avons besoin de ces additions de tous les talents, pour réussir et gagner des parts de marchés à l’étranger, à l’image de ce que font les Allemands ou bien les Italiens qui jouent collectif. Qui jouent équipe. Qui structurent les filières de l’aval à l’amont et n’hésitent pas à « Oser l’export », estime Christian Estrosi.

« La France doit à mon sens regarder en face ses forces et ses faiblesses. Mais elle doit aussi croire en elle et faire confiance à celles et ceux qui investissent, qui entreprennent, qui osent et aux collectivités locales qui s’emploient à les y aider aux côtés de l’Etat et des acteurs de la Team France Export Car les entreprises sont ancrées dans les territoires. Elles ne sont pas des abstractions. Et nous avons des atouts fantastiques pour réussir : un tissu de start ups formidables qui innovent, qui sont audacieuses ; La French Tech ; la « Stratégie de Roubaix » que vous avez mentionné M. le Ministre, cher Olivier, qui a permis la création de la « Team France Export », qui rassemble Etat, Région, Business France, Bpifrance et les CCI ; Le Projet France 2030 ; La French Fab, portée notamment par Bpifrance… »

L’ÉCOLOGIE, UN ATOUT ÉCONOMIQUE

Christian Estrosi a insisté sur le savoir-faire local et français en termes de transition écologique et sa nécessaire accélération : « La France bénéficie d’un savoir-faire et d’un rayonnement mondial. Nous devons nous en servir et conforter notre place parmi les leaders économiques mondiaux, en intégrant de plus en plus la transition écologique comme facteur de compétitivité et un moyen de gagner de nouvelles parts de marché. A cet égard, je tiens à saluer les grands projets industriels qui ont vu le jour en France depuis 2017 et la loi Industrie Verte adoptée en juillet.  La transition écologique est véritablement une opportunité économique majeure pour la France. Cela implique d’investir fortement, pour remplacer certains modèles par d’autres. Il faut aussi complètement renouveler nos outils industriels. C’est cette dynamique positive qu’il faut viser, et surtout pas une vision simpliste de déconsommation, même si bien sûr la transition écologique plaide aussi, comme l’avait rappelé le Président de la République, pour un retour à une forme de sobriété. »

LOCALEMENT, 80 000 ENTREPRISES DANS DES FILIÈRES STRATÉGIQUES

Le Président de la Métropole Nice Côte d’Azur a rappelé la densité et la variété du tissu économique de son territoire : « Dans le cas de la Métropole Nice Côte d’Azur, ce sont 80 000 entreprises, dans des filières stratégiques et à forte valeur ajoutée comme la santé (Virbac, Horus Pharma), la nutrition (Arkopharma, ou Ineldea) l’électronique (Schneider, Synergie Cad), l’économie maritime (Aqualung, Monaco Marine) qui ont été développées au cours du temps et qui doivent encore être aidées pour exporter au mieux en lien avec l’ensemble des acteurs français. C’est tout le sens de notre agence d’attractivité « Team Nice Côte d’Azur » qui travaille étroitement avec l’agence d’attractivité de la Région, située à Marseille et qui développe des programmes de soutien à l’export sur nos marchés prioritaires ».

Et Christian Estrosi, de conclure à propos des mesures de ce Plan export : « En permettant de vous accompagner pour les appréhender au mieux, en continuant à y associer toutes les forces de la Team France Export, en renouant avec la reconstitution de filière industrielle stratégique, je suis convaincu que nous réussirons à reconquérir des parts de marché à l’étranger. Nous pouvons réussir. Nous devons réussir. Il en va de notre souveraineté et de notre avenir comme puissance ».

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