Avec une population qui ne cesse de croitre et des réglementations de plus en plus contraignantes, la Métropole de Nice doit trouver des solutions novatrices pour répondre aux besoins de logements supplémentaires et accessibles aux actifs, retraités, étudiants et travailleurs pauvres. Ce matin, le maire de Nice Christian Estrosi et son premier adjoint délégué Anthony Borré ont dévoilé, lors d’une conférence de presse, les résultats d’une étude approfondie menée sur la création de logements en surélévation. Selon cette analyse cartographiée effectuée, à l’aide d’un logiciel par la start-up spécialisée UP Factor, 5000 bâtiments seraient « réglementairement surélevables » sur deux niveaux maximums.
« CES POSSIBILITÉS DE SURÉLÉVATION AU CAS PAR CAS ENTRENT DANS LE CADRE DE NOTRE PLAN LOCAL D’URBANISME EN TENANT COMPTE DES RÈGLES ÉDICTÉES PAR L’ARCHITECTE DES BÂTIMENTS DE FRANCE »
« Cette solution permet de densifier la ville sur elle-même tout en offrant des logements des qualité, aérés et proches des transports en communs. Nous préconisons aussi fortement les toitures végétalisées qui apportent de la nature en ville et luttent contre les ilots de chaleur », affirme Didier Mignery le fondateur d’UP Factor, qui accompagne les copropriétés, les bailleurs sociaux et les institutionnels dans le développement de nouveaux espaces en zones urbaines. La surélévation permettait ainsi la création de 61 600 logements, soit 7500 projets potentiels réalisables au sein du parc social ou privé et des bâtiments publics à Nice. « Il ne s’agit pas de construire des tours, a prévenu le premier magistrat de la ville. Ces possibilités de surélévation au cas par cas entrent dans le cadre de notre plan local d’urbanisme en tenant compte des règles édictées par l’architecte des bâtiments de France et de mise en valeur du patrimoine. Je veux aussi rappeler que la délivrance d’un permis de construire doit répondre à certaines normes techniques. Il ne s’agit pas de faire les choses en dépit du bon sens. »
« NOUS ALLONS PRENDRE NOTRE BÂTON DE PÈLERIN POUR DÉFENDRE AUPRÈS DES COPROPRIÉTÉS CETTE RÈGLE QUI NOUS PARAIT TOTALEMENT VERTUEUSE DANS LA MESURE OÙ ELLE PERMET DES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE ET DES GAINS DE POUVOIR D’ACHAT »
La surélévation permet de nombreux avantages : réaliser une baisse mécanique des déperditions thermiques, réduire les charges collectives en les subdivisant entre plus de copropriétaires ou encore d’accroître la valeur immobilière des logements existants. Elle peut être aussi une solution pour créer du foncier artificiel sans artificialiser les sols en centre-ville. Cette opération favoriserait aussi la mixité sociale, au sein d’un territoire où le foncier rare a conduit à une forte tension sur les prix à l’achat et à la location. « Côte d’Azur Habitat, comme d’autres bailleurs sociaux, est favorable à cette solution pour répondre à la crise du logement, a expliqué Anthony Borré. Nous allons maintenant prendre notre bâton de pèlerin pour défendre auprès des copropriétés cette régle qui nous parait totalement vertueuse dans la mesure où elle permet des économies d’énergie et des gains de pouvoir d’achat. Il appartiendra ensuite à chaque propriétaire de décider sachant qu’une majorité des deux tiers est nécessaire pour autoriser ce type de travaux », a-t-il conclu.