Un grand rassemblement en soutien au peuple arménien s’est tenu, ce soir, dans le Salon Chéret de l’Hôtel de Ville, en présence d’élus municipaux et métropolitains, de représentants d’associations franco-arméniennes et de très nombreux Arméniens de Nice.
Cette action de solidarité menée, à l’initiative du maire et président de Nice Côte d’Azur Christian Estrosi, intervient quelques jours après l’offensive militaire de grande envergure et particulièrement sanglante, lancée par l’Azerbaïdjan dans la région du Haut-Karabakh, une opération qui a fait au moins 200 morts et 400 blessés dans ce territoire peuplé essentiellement d’arméniens, en proie à une situation humanitaire catastrophique, privés d’eau et de nourriture. Cet après-midi, plus de 13 000 réfugiés fuyant le Haut-Karabakh, sont arrivés en Arménie, selon le gouvernement du pays.
« Notre émotion a été extrêmement forte, extrêmement difficile et chacun de nous garde au fond de lui des souvenirs bouleversants »
L’attaque de l’Azerbaïdjan s’est produite alors qu’une délégation composée d’élus niçois, en l’occurrence Magali Altounian, Gaël Nofri et Pierre Fiori, conduite par le premier adjoint au maire délégué à la sécurité Anthony Borré, se trouvait sur place pour célébrer… le seizième anniversaire du jumelage entre Nice et Erevan et la fête d’indépendance de l’Arménie. Un voyage qui restera dans l’histoire par sa gravité. « Quand nous avons appris ce qu’il se passait en regardant les informations sur nos portables, ça a été le silence, l’effroi puis les interrogations : que faire ? que dire ? Nous avons décidé de tout interrompre pour aller apporter notre soutien, a témoigné Anthony Borré. Notre émotion a été extrêmement forte, extrêmement difficile et chacun de nous garde au fond de lui des souvenirs bouleversants, et ce n’est, ni plus, ni moins qu’une tentative d’épuration ethnique de ce territoire pour chasser et pourchasser une population parce qu’arménienne », a-t-il ajouté.
« L’Azerbaïdjan, une République fasciste et raciste, digne héritière des hitlériens, coupable de meurtres et de tortures aux yeux de tous »
Ce soir, les représentants d’associations franco-arméniennes et des Arméniens de Nice ont lancé un appel pour répondre à l’urgence humanitaire et dénoncer les agissements de l’agresseur qui agit en toute impunité. « L’Azerbaïdjan entame une extermination ethnique, ils tuent pour tuer car nous sommes arméniens et chrétiens, cette folie meurtrière a forcé une partie de notre peuple à quitter ce territoire, à cause d’une République fasciste et raciste, digne héritière des hitlériens en se rendant coupable de meurtres et de tortures aux yeux de tous », a déclaré Maguy Georgian, présidente du foyer Arménien de Nice qui accompagnait la délégation niçoise sur le théâtre des opérations militaires. « Soyons tous unis pour les arméniens et l’Arménie », a poursuivi celle qui a chaleureusement remercié la ville de Nice et les élus qui sont allés « au plus près des bombardements » pour soutenir les populations meurtries par cette guerre éclaire.
« C’est cette idéologie qui est à l’œuvre en Turquie depuis 1908, et qui a conduit au génocide de 1915. »
Pour Christian Estrosi, le peuple arménien est victime d’une idéologie qui « élimine, massacre, détruit, efface. » « Il n’y a qu’un seul coupable, l’Azerbaïdjan. Il faut nommer les choses, et les gens qui en sont les auteurs, c’est-à-dire le tyran Aliev (IIhman Aliyev, Président de la République d’Azerbaïdjan : ndlr), a souligné le maire. Mais je dirais que les uns et les autres seront d’autant plus déterminés à mener à son terme leur terrible projet qu’ils sont porteurs d’une idéologie terrifiante, le même que celle que promeut un autre tyran de cette région, Erdogan, et qui fait de la communauté culturelle turcophone un ensemble national partageant les mêmes intérêts et les mêmes idées, a-t-il insisté. C’est cette idéologie qui est à l’œuvre en Turquie depuis 1908, et qui a conduit au génocide de 1915. C’est cette idéologie qui est à l’œuvre aujourd’hui en Turquie et en Azerbaïdjan, qui veut que depuis la mer Egée jusqu’aux confins de la Chine, il n’y a de place que pour un seul peuple, celui qui se reconnaît dans la culture turcophone et dans la religion musulmane. », a affirmé Christian Estrosi.
Alors que le gouvernement Arménien dénonce l’abandon de son peuple du Haut-Karabakh dans ce huis clos et l’absence de condamnation vigoureuse du monde, le maire de Nice et président de la Métropole a lancé un appel aux pays partenaires de l’Union européenne pour « que notre continent tout entier affirme son soutien politique, humanitaire, voire militaire, à l’Arménie agressée » et à l’ensemble des Etats de la planète et à l’ONU, « pour qu’elle soit à l’égard de l’Azerbaïdjan aussi sévère qu’elle l’est à l’égard de la Russie, deux dictatures, deux agresseurs. »