Christian Estrosi alerte les ministères
À la suite de la proposition de l’Agence Régionale de Santé PACA annonçant le nombre d’internes à former pour l’année 2024 à la Faculté de Médecine de Nice, le maire de Nice exprime sa plus vive inquiétude.
« Ces propositions ne sont absolument pas en phase avec les demandes formulées par Université Côte d’Azur : -20% par rapport à la demande.
Pour l’année 2024, sur les 686 internes que s’apprête à demander l’ARS-PACA, nous apprenons que 487 seraient déployés à Marseille.
Nice, 5ème Ville de France, aurait droit à former 199 internes, alors que Dijon 158 000 habitants forme 261 internes, Poitiers 89 000 habitants forme 261 internes.
Cette demande d’augmentation des effectifs n’est pas un luxe, il s’agit de répondre aux besoins de formation, mais aussi d’anticiper les futurs départs à la retraite (plus de la moitié des médecins installés sur notre territoire ont entre 60 et 74 ans).
Le besoin de soin dans notre région est de plus en plus important face à une population âgée consommatrice de soins en forte augmentation.
Notre territoire subit déjà les conséquences de ces choix : le nombre de médecins en formation à Nice est insuffisant pour assurer la médicalisation du CHU de Nice et des Centres Hospitaliers de la subdivision (Cannes, Antibes, Grasse, Menton, Draguignan, Fréjus ainsi que la Corse), de nombreuses filières sont en difficultés, avec des délais de prise de rendez-vous supérieurs à 6 mois dans le public comme dans le privé, l’impossibilité de prendre en charge de nouveaux patients dans certaines spécialités des hôpitaux généraux, la saturation des urgences et très peu de médecins qui participent à la permanence des soins.
Je demande de manière urgente à ce que le nombre d’internes proposé par notre Université Côté d’Azur soit pris en compte, soit 245 pour l’année 2024, et que la pondération soit revue entre nos deux grandes métropoles Nice et Marseille pour les années à venir.
En juillet dernier, Nice ayant obtenu 171 postes au Journal Officiel, j’avais déjà interpellé le ministère de la Santé et le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Aucune réponse ni argumentaire ne nous avait été faits en retour. J’espère aujourd’hui être entendu afin de continuer à apporter à nos concitoyens une offre de soins de qualité.
L’Observatoire national de la démographie des professions de santé doit prendre en compte l’âge des praticiens installés, leur activité médicale de soins, leur participation à la permanence des soins. Cela doit se faire en pleine concertation avec les territoires qui connaissent parfaitement les besoins ».