Pascal Thiriot : « 10 000 inscrits, dimanche, pour le Semi de Nice, c’est du jamais vu ! »

17 avril 2024

Dimanche, Nice accueillera le 32e semi-marathon international. Rassemblant trois courses majeures en une ( les 5 km, 10 km et 21 km) cette compétition s’est imposée, au fil des éditions, comme l’un des grands événements sportifs et festifs. A vivre et à suivre. Dimanche, sur la ligne de départ, devant le TDV (théâtre de Verdure), ils seront 10 000 candidats. Un record ! « Même avant le Covid et les attentats terroristes, c’est du jamais vu !» se réjouit l’organisateur Pascal Thiriot. Et le président d’Azur Sport Organisation de détailler les raisons de ce succès annoncé.

  • Au niveau du nombre des inscrits, où en êtes vous ? Quelle est la progression depuis la création du Semi?

Le semi-marathon de Nice a toujours été un événement attendu par les sportifs. La 1re édition, il y a 32 ans,  a rassemblé 4 500 coureurs sur la Prom’. Ce qui, pour l’époque, était énorme. L’an dernier, ils étaient 7 500 inscrits. Ce dimanche, ce sont 9 000 candidats qui vont s’aligner uniquement sur le semi et le 10 km. Si l’on ajoute les autres distances, à savoir le 5 km, la course famille et celle des enfants, le total des inscrits dépassera les 10 000.

  • C’est donc une progression record ?

Effectivement. Un chiffre jamais vu depuis les attentats terroristes. Avant, on dépassait les 10 000 candidats car on multipliait les « runs », comme par exemple, une nocturne féminine qui se déroulait la veille du semi. Depuis les attentats, on a réduit la voilure et le nombre d’événements pour des raisons de sécurité. Dès lors moins de courses, c’est forcément moins d’inscrits, donc moins de monde. Du moins jusqu’à cette 32e édition ! Ce record de participation nous a poussés à clôturer les inscriptions il y a une dizaine de jours. C’est la rançon de la gloire ! (rire)

  • Des inscriptions closes avant l’heure, c’est aussi du jamais vu ?

D’habitude, on pouvait s’inscrire la veille de la course, histoire de laisser une ultime chance aux retardataires et aux étourdis de prendre le départ. Mais là c’est impossible. Notre seuil maximal de concurrents est atteint ! Seuil qui est pourtant recalculé, chaque année, en tenant compte d’un coefficient de progression. On ne pouvait pas le dépasser. Pour des raisons d’organisation, de sécurité, de dossards, de médailles et cadeaux à distribuer aussi. Car tout est compté, calculé.

  • Comment expliquer cet engouement ?
    Avant, les gens couraient pour participer à une compétition, réaliser une performance. Aujourd’hui, pour de participations les motivations ont changé et relèvent du bien-être, de l’hygiène de vie, d’une santé à soigner. Les gens font du jogging pour s’évader, évacuer le stress, se sentir libre, prendre du plaisir, perdre du poids aussi, être bien dans son corps, se sentir libre… Au niveau des motivations, la performance sportive n’arrive qu’en dernière position. La course à pied s’est donc démocratisée. S’ajoute aussi l’effet post-Covid.
  • Quel effet ?
    Pendant le confinement, beaucoup de personnes se sont mis à courir dans leur quartier. Quand les rassemblements ont été autorisés, les gens sont restés méfiants. Ils étaient à la fois prudents et réticents à l’idée de se regrouper face aux possibles contaminations et création de « clusters ». Aujourd’hui, toutes ces craintes sont levées, balayées et évacuées. La preuve : les 10 000 inscriptions fermes, une dizaine de jours avant le top départ du 32e Semi de Nice.
  • Qui sont ces « runers” ? Toujours les mêmes d’une année sur l’autre ?
    Pas du tout. Il y a 70% de turn over au niveau des concurrents. Ca bouge beaucoup. Le Semi de Nice n’est pas qu’une simple course à pied, c’est aussi une destination touristique. Et nous travaillons d’ailleurs ce concept de sport-tourisme. En clair, les gens viennent des quatre coins de France et du monde pour participer à cet événement sportif tout en profitant d’un séjour découverte de la Côte d’Azur. En plus, le Semi international de Nice propose des parcours faciles en longeant le port, la vieille-ville, la Coulée verte et l’un des plus beaux endroits du monde : la baie des Anges!
  • Le Semi attire-t-il beaucoup de touristes étrangers?
    Sur les 10 000 concurrents, 16% sont des étrangers. Essentiellement des Européens : Italie, Irlande, Suisse,  Royaume Uni, Allemagne, Danemark, Belgique. Les 84% restants sont des Français. Parmi eux, six sur dix sont de la région Sud-PACA. Les autres viennent d’Ile de France, Auvergne, Occitanie, Hauts de France et Grand-Est. Vous voyez c’est très mélangé. Autre particularité : le Semi, qui au départ, était une course essentiellement disputée par les hommes se féminise.
  • Toujours plus sportives les femmes, alors ?
    Il y a trente ans, presqu’aucune femme s’alignait sur le Semi. Dimanche, pour les 21 km, 40% des coureurs seront des femmes. Et pour le 10 km, un candidat sur deux sera une femme ! Autre détail : toutes les tranches d’âges sont représentées dans le Semi de Nice, même si la moyenne d’âge tourne entre cinquante et soixante ans.
  • Et vous, Pascal Thiriot, où serez-vous dimanche ? Sur la ligne de départ de votre 32e semi marathon ?
    Non, je ne peux pas courir et organiser une course. Je ne serai pas assez bien dans ma tête pour ça. Dimanche, je serai un peu partout, au départ, à l’arrivée et sur le trajet de ce run. Pour superviser et surtout encourager les 10 000 concurrents.
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