Pourquoi l’association « Nice à Vélo » s’oppose à la tentative de rétablissement du double sens de circulation sur les quais des États-Unis, Rauba Capeu et Lunel 

12 février 2024

Alors que le « Comité de défense des quartiers du port et de l’environnement » milite pour le rétablissement du double sens de circulation sur les quais des États-Unis, Rauba Capeu et Lunel, l’association Nice à Vélo très impliquée dans les questions liées aux conditions de circulation et la qualité de l’air dans la Métropole Nice Cote d’Azur  explique les raisons pour lesquelles cette tentative de retour en arrière serait « un recul regrettable pour l’amélioration de la qualité de vie dans les quartiers du Vieux Nice et du Port. » 

« La fermeture dans le sens ouest-est du quai des États-Unis a permis de réduire d’environ 60 % le trafic routier sur cet axe, entraînant une nette amélioration de la qualité de l’air locale »

En effet, l’association souligne que la modification de la circulation sur les quais Lunel, Rauba Capeu et des États-Unis, en 2020, a permis d’éliminer un important point noir en matière de qualité de l’air, tout en résolvant les conflits entre piétons et usagers de la piste cyclable. « La fermeture dans le sens ouest-est du quai des États-Unis a permis de réduire d’environ 60 % le trafic routier sur cet axe, entraînant une nette amélioration de la qualité de l’air locale. », assure-t-elle. De plus, avec une moyenne de 2230 passages par jour, l’association note une augmentation de 10% par rapport à l’année précédente. « Cette piste est un axe structurant du plan vélo et est aujourd’hui, la seule liaison cyclable sécurisée entre le centre-ville et le port, compte tenu de la fermeture de la piste cyclable de la Promenade du paillon en raison des travaux » argumente l’association.

« On observe une amélioration de l’ordre de 30 % de la concentration de NO2 le long de ces quais. »

Pour étayer sa démonstration, Nice à Vélo s’appuie sur les campagnes de mesures d’AtmoSud en 2015 puis en 2021 sur le quai des États-Unis qui ont permis d’estimer les moyennes annuelles de concentration de NO2, gaz nocif émis par la combustion dans les moteurs de véhicules thermiques. « Comparées à l’évolution observée par la station fixe située Place Arson ou au niveau régional (moyenne de tous les sites fixes en NO2), on observe une amélioration de l’ordre de 30 % de la concentration de NO2 le long de ces quais (…) « Les quais des États-Unis et Lunel et les rues adjacentes ne sont plus aujourd’hui une des zones les plus polluées de la ville, au grand bénéfice des riverains, des cyclistes, et des piétons. »

« Un coup monté par un groupuscule de personnes ancrées dans un passé révolu et pour qui l’intérêt personnel vient avant le bien commun et l’intérêt collectif »

Si la décision de modifier la circulation sur ces quais a été contestée en justice, Nice à Vélo estime que cette démarche du « Comité de défense des quartiers du port et de l’environnement » ne sert en aucun cas l’intérêt collectif. « Les riverains ? L’environnement ? Les Niçois et Niçoises qui aiment se promener en bord de mer ? Leurs enfants ? Les commerçants ? Les restaurateurs qui peuvent bénéficier des terrasses avec une vue plus dégagée ? Il nous semble évident que non ! Et si finalement ce n’était qu’un coup monté par un groupuscule de personnes ancrées dans un passé révolu et pour qui l’intérêt personnel vient avant le bien commun et l’intérêt collectif ? », affirme-t-elle. 

Nice à Vélo demande au préfet des Alpes-Maritimes et à la Ville de relancer le dossier pour déclasser cette portion de la liste nationale des routes à grande circulation.

Pour l’association, la qualité de l’air s’améliore progressivement, notamment grâce au développement des transports en commun et aux réaménagements de voirie qui favorisent les déplacements actifs et décarbonés. « A l’heure où l’ensemble de la communauté scientifique internationale alerte sur les conséquences néfastes du dérèglement climatique et du déclin de la biodiversité, la Ville de Nice doit, au contraire, confirmer ses orientations pour une ville plus respirable et apaisée, et continuer sa politique de transition écologique des mobilités pour que les Niçois et Niçoises disposent d’alternatives crédibles à la voiture individuelle. »

L’association Nice à Vélo demande au préfet des Alpes-Maritimes et à la Ville de Nice de se saisir du sujet et relancer le dossier pour déclasser cette portion de la liste nationale des routes à grande circulation. 

Share This

Partager

Partagez cet article sur les réseaux sociaux !