Mobilisation générale face à la menace
Après deux mois de forte sécheresse, les sols ne peuvent plus absorber normalement les précipitations et cela peut provoquer des crues violentes et des glissements de terrain importants. Face aux risques d’inondations, qui pourraient frapper le territoire plus tôt que prévu, le maire de Nice Christian Estrosi et le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez ont réuni au cours d’une conférence de presse les maires des communes de la Métropole afin de renforcer la mutualisation des moyens et d’améliorer la gestion de crise pour protéger aux mieux les populations.
Tout le monde garde en mémoire le triste bilan des inondations mortelles qui ont frappé les Alpes-Maritimes, une première fois en octobre 2015, avec un déluge soudain et d’une extrême violence causant la mort de vingt personnes et quasiment à la même période il y a deux ans la tempête Alex qui a fait 6 morts et 21 disparus avec des dégâts matériels sans précédent : 49 maisons détruites et 34 très fragilisées, 50 km de routes et 19 ouvrages d’art (ponts/digues) arrachés et 1 500 entreprises impactées.
Améliorer l’alerte météo locale
Face à ces phénomènes de plus en plus fréquents liés notamment au réchauffement climatique, l’Etat et les collectivités se mobilisent pour essayer d’anticiper les risques majeurs avec plusieurs mesures concrètes. « Nous avons demandé au gouvernement la mise en place du dispositif « FR-ALERT » qui permet d’alerter par sms toute une population sur une zone géographique donnée, ce dispositif entrera en vigueur dès le 15 octobre », a précisé Christian Estrosi. En matière de vigilance météo, nous demandons une simplification du process de décision et une relocalisation des moyens de météo France au niveau local avec des ingénieurs prévisionnistes dédiés qui connaissent parfaitement les spécificités de notre territoire ».
Un groupe WhatsApp pour les communes de la Métropole
En outre, des outils technologiques sont déjà déployés à l’échelle de la ville de Nice et de la Métropole pour anticiper les épisodes méditerranéens de cet automne. « Notre Agence de sécurité sanitaire unique en France a notamment fait l’acquisition de caméras nomades solaires pour améliorer les dispositifs d’alerte et nous mettons maintenant en place un groupe WhatsApp dédié à toutes les communes de la Métropole qui servira à échanger, à connaitre les actions de prévention et les dernières informations sur la météo », a annoncé le maire de Nice. Une « opération blanche » sera organisée d’ici mi-octobre avec les services de l’Etat pour tester ces dispositifs.
Avoir les bons réflexes pour sauver des vies
Outre l’ensemble de ces moyens matériels, l’Etat et les collectivités veulent encore développer la culture du risque « qui est absolument essentiel pour sauver des vies » assure le Préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez. En effet, en seulement quelques heures, il peut tomber l’équivalent de plusieurs mois de précipitations « d’où la nécessité d’avoir les bons réflexes comme ceux de reporter l’ensemble de ses déplacements, à pied ou en voiture, de ne pas aller chercher ses enfants à l’école ou à la crèche, ils y sont en sécurité ou encore de rester ou rentrer à l’intérieur d’un bâtiment et montez en hauteur lorsque c’est possible et si possible, coupez les réseaux de gaz, d’électricité et de chauffage sans vous mettre en danger etc… ».
Un kit de communication rappelant l’ensemble de ces conseils sera très bientôt mis à la disposition de tous les maires de la métropole et affiché dans toutes les communes.
Selon l’Etat, 15 départements sont concernés par les risques d’inondations en France dès cet automne, soit 9 millions de personnes menacés.