Sécurité : « A Nice, nous attendons de pouvoir agir encore plus fortement pour protéger nos concitoyens. Nous sommes prêts. » Anthony Borré,  

27 octobre 2023

Le premier adjoint au maire, en charge de la sécurité a restitué cet après-midi, lors d’une conférence de presse en mairie, les expérimentations innovantes qui ont démontré leur efficacité afin de mieux protéger la population niçoise. Pour aller encore plus loin, l’élu souhaite que la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) desserre l’étau notamment en matière de reconnaissance faciale dans un contexte national et international particulièrement tendu et préoccupant.

Quels types de nouvelles bornes d’appel d’urgence seront bientôt déployées à Nice ?

Il faut d’abord préciser que les bornes d’appel d’urgence fixes ont été généralisées dans toutes les écoles de la ville. Aujourd’hui, nous en comptons plus de 250. Ces dispositifs ont permis un grand nombre d’interpellations et notamment de neutraliser le terroriste de la basilique Notre-Dame. Sur la base des résultats obtenus, nous avons décidé de déployer ses bornes en moins de 30 minutes quand cela est nécessaire, à la fois lors de manifestations événementielles pour détecter un malaise un mouvement de foule ou sur la voie publique par rapport à des problématiques ponctuelles. Nous pourrons donc bientôt déployés pour un temps donné, aux quatre coins de la ville, ces nouvelles bornes mobiles, qui seront reliées, comme toutes les autres, au centre de supervision urbain de la police municipale (CSU).

Bornes d’appel d’urgence, caméras, haut-parleurs, capteurs… Quel est l’objectif de ces différents dispositifs expérimentés par la ville ?

Nous sommes engagés depuis 15 ans avec Christian Estrosi dans des dispositifs innovants pour continuer à apporter une protection majeure aux niçois, des outils qui ont fait leurs preuves, mais nous avons aujourd’hui un certain nombre de freins émanant de la Cnil à qui nous demandons d’élargir nos pouvoirs d’investigation à travers de nouveaux dispositifs relatifs à l’intelligence artificielle, car ils font gagner du temps aux agents, parce qu’ils permettent d’être beaucoup plus efficaces et plus réactifs, car quand on surveille 4000 caméras à l’œil humain, ce n’est pas la même chose que d’être aidé et guidé par une caméra et, dans ce domaine, la CNIL doit nous permettre de franchir un cap.

« Je crois qu’il faut entrer dans une ère du citoyen vigilant car tous ces dispositifs intelligents, autorisés dans beaucoup d’autres pays, permettent à chacun d’entre nous d’être attentif, acteur et partenaire de la sécurité et je souhaite pour cela que la CNIL fasse évoluer ses règles »

Quel est le principal frein au déploiement de ces nouveaux outils de protection d’intelligence artificielle ?

La Cnil considère que tous ceux qui relèvent de l’identification par caméra y compris une plaque d’immatriculation peut poser problèmes. Or, nous   considérons que face à la multiplication des incivilités, au terrorisme, à la délinquance, il faut être en mesure d’aider les agents de terrain à être guidés à l’aide de caméras de la manière la plus efficace. Nous avons démontré que toutes nos expérimentations obtiennent des résultats probants pour la sécurité de la population niçoise, et qu’elles ne menacent en rien nos libertés publiques et individuelles.

« Il faut cesser ces contraintes un peu stupides et absurdes et cette philosophie d’un autre temps à une époque où l’inquiétude et l’exaspération n’étaient celles que nous connaissons aujourd’hui »

C’est-à-dire ?

Il ne peut y avoir, par exemple, d’atteinte aux libertés fondamentales lorsqu’on identifie un véhicule qui a déposé un sac de gravats…  Il faut cesser ces contraintes un peu stupides et absurdes et cette philosophie d’un autre temps à une époque où l’inquiétude et l’exaspération n’étaient celles que nous connaissons aujourd’hui. Je crois qu’il faut réformer tout ça et entrer dans une ère du citoyen vigilant car tous ces dispositifs intelligents, autorisés dans beaucoup d’autres pays, permettent à chacun d’entre nous d’être attentif, acteur et partenaire de la sécurité et je souhaite pour cela que la CNIL fasse évoluer ces règles. J’appelle à une grande réforme nationale autour de ces grands enjeux de sécurité majeurs pour nos concitoyens.

« Nous demandons depuis des années des évolutions législatives sur le plan gouvernemental, nous avons testé la reconnaissance faciale et nous pensons qu’elle est totalement indispensable, dans le contexte national et international que nous connaissons »

Qu’en est-il de vos démarches en matière de reconnaissance faciale ?

Nous demandons depuis des années des évolutions législatives sur le plan gouvernemental, nous avons testé la reconnaissance faciale et nous pensons que ce dispositif est totalement indispensable, dans le contexte national et international que nous connaissons. Nous souhaitons aussi avoir une réforme de la CNIL pour ne plus être entravé dans nos actions de lutte contre la délinquance et les incivilités qui polluent la vie des gens. A Nice, nous attendons de pouvoir agir encore plus fortement pour protéger nos concitoyens. Nous sommes prêts.

« Il faut rester attentif et savoir que le risque zéro n’existe pas mais que nous cherchons à apporter des solutions toujours plus innovantes et efficaces pour protéger nos concitoyens »

Nice est-elle mieux protégée que d’autres villes en France ?

J’ai appris en matière de sécurité à être humble, on a la chance d’avoir des talents dans la ville qui testent des équipements nouveaux et de pouvoir porter sur le plan national de véritables débats de société. Nous avons aussi la capacité de pouvoir offrir à notre population une meilleure protection que dans d’autres villes, en France. Ici, il y a une municipalité – alors que ce n’est pas sa responsabilité mais d’abord celle de l’état – qui assume son rôle dans le domaine de la sécurité en multipliant des outils technologiques modernes. Bien sûr, ça ne règle pas tout, ça n’empêche pas d’avoir peur, mais ce sont des dispositifs qui ont fait leurs preuves et qui sont unanimement appréciés par la population. Mais, il faut rester attentif et savoir que le risque zéro n’existe pas mais que nous cherchons par tous les moyens à apporter des solutions toujours plus efficaces pour protéger nos concitoyens.  

Share This

Partager

Partagez cet article sur les réseaux sociaux !