Stop à l’alcoolisation en pleine rue ! Une opération conjointe des policiers et municipaux, sous l’autorité du préfet des Alpes-Maritimes, à la demande du maire de Nice Christian Estrosi et de son premier adjoint délégué à la sécurité Anthony Borré, est conduite jusqu’à ce soir dans le centre-ville. Cette action qui a démarré en milieu d’après-midi sur la place Garibaldi vise à traquer les phénomènes d’ivresse et d’incivilités sur la voie publique causés par des individus originaires pour la plupart des pays de l’Est, en particulier de Pologne.
Anthony Borré, pourquoi une telle opération ?
Je m’y étais engagé après plusieurs réunions ces derniers mois avec les habitants et commerçants de Garibaldi. Nous constatons, avec le maire, que depuis trois ans, la situation s’est dégradée. On a installé un manège, nous avons de nouveaux restaurants de qualité et une rue Ségurane en plein renouveau. Nos policiers interviennent régulièrement. Depuis le 1er janvier, nous avons en effet arrêté ici 53 individus et dressé une centaine de PV pour incivilités, mais ce sont toujours les mêmes une dizaine de gens alcoolisés qui posent des problèmes. Je partage la colère et l’exaspération des riverains et des commerçants qui souffrent de ces nuisances et incivilités insupportables causés par ces individus.
« J’ai besoin d’une action forte de l’état afin d’obtenir des mesures d’expulsion pour ceux qui ne sont pas français, si au bout de trois mois on s’aperçoit qu’ils n’ont pas les ressources pour rester sur le territoire, on doit les reconduire »
Que faire pour tenter d’enrayer ce phénomène récurent ?
Aujourd’hui, j’ai besoin d’une action forte de l’Etat afin d’obtenir des mesures d’expulsion pour ceux qui ne sont pas français, si au bout de trois mois on s’aperçoit qu’ils n’ont pas les ressources pour rester sur le territoire, on doit les reconduire. Or, je comprends aussi l’Etat qui par manque de places dans les centres de rétention administratif privilégie les individus les plus dangereux, mais j’ai demandé au préfet de faire quelques exemples à l’encontre de ceux qui salissent et invectives et comme tous ces individus se parlent entre eux, je suis certain que si on arrive à en neutraliser un ou deux, on parviendra à mieux lutter contre ce fléau. Je vais aussi avoir un échange avec le Consul Pologne, car ce sont la plupart de leurs ressortissants qui sont en cause et j’estime qu’il doit pouvoir nous aider. On ne lâchera rien.
« J’ai demandé à notre député Philippe Pradal qu’il dépose une proposition de loi pour faire en sorte que les supérettes soient soumises à une autorisation de la ville pour vendre de l’alcool »
Vous plaidez aussi pour des mesures contre les commerces qui vendent de l’alcool à ces individus ?
Cette problématique, on la retrouve un peu partout en ville, il faut qu’on ait des actions de terrain fermes et régulières. Mais il faut aussi que les supérettes qui vendent l’alcool à ces individus soient mises face à leurs responsabilités, j’aimerai que la loi évolue à ce niveau, car on oblige les restaurateurs à avoir une licence 4 pour vendre de l’alcool mais cela n’est pas le cas des supérettes, j’ai donc demandé à notre député Philippe Pradal qu’il dépose une proposition de loi pour faire en sorte que toutes les supérettes soient soumises à une autorisation de la ville pour vendre de l’alcool.
« Nous avons décidé de payer un médecin directement basé à Auvare afin que nos policiers ne soient obligés de passer par le CHU pour faire procéder aux constatations médicales »
Pourquoi la ville a-t-elle également décidé de payer un médecin pour faire constater l’état d’ivresse des individus sur la voie publique ?
Lorsque l’on interpelle un individu pour ivresse publique, il faut, comme la loi l’exige, faire constater son état par un médecin, il faut donc l’emmener à l’hôpital Pasteur, puis une fois examiné le conduire à la caserne Auvare. Une opération qui prend beaucoup de temps. Aujourd’hui, on a donc décidé d’en gagner en mobilisant un médecin payé par la collectivité directement basé à Auvare afin que nos policiers ne soient obligés de passer par le CHU pour faire procéder aux constatations médicales. Il appartiendra ensuite à l’officier de police judicaire de faire le nécessaire.