Tempêtes Alex et Aline : la Métropole et ses services totalement mobilisés pour la reconstruction résiliente des vallées

4 décembre 2023

La Métropole Nice Côte d’Azur accusée d’avoir “fait fondre le budget Alex” dans les colonnes de Nice Matin, qu’en est-il réellement ? Le Directeur Général des Services de la Ville de Nice et de la Métropole Nice Côte d’Azur, Bastien Nespoulous répond.

VOL MANIFESTE D’UNE NOTE INTERNE : LA MÉTROPOLE VA DÉPOSER PLAINTE

Selon le quotidien Nice Matin, une note interne attesterait que la Métropole aurait réduit les budgets consacrés à la reconstruction post tempête Alex. Qu’en est-il ?

Cette note, manifestement volée, fait l’objet d’une exploitation malveillante et alimente une entreprise de démolition du projet de solidarité porté par la Métropole Nice Côte d’Azur entre le littoral et les vallées à des fins politiciennes. La Métropole dépose d’ailleurs plainte à ce titre.

S’il est normal que les services de la Métropole établissent les différentes options de travail, précisant ce qui est réalisable et à quel coût, ce qui n’est pas normal, c’est de faire dire à un document de travail interne, sans portée décisionnelle, ce qu’il ne dit pas.

A la Métropole, comme dans toutes les collectivités, les décisions sont prises par l’assemblée et les élus qui forment l’exécutif. Et aucune décision en ce sens n’a été prise.

Les budgets n’ont donc pas été réduits ?

A la fin de l’année 2022, la Métropole et son entreprise publique d’eau et d’assainissement – la Régie d’Eau d’Azur – avaient dépensé plus de 200 M€ pour la reconstruction des vallées de la Tinée et de la Vésubie. Pour faire face à ces dépenses, la Métropole a perçu environ 60 M€ d’aides à la fin de l’année 2022, provenant essentiellement de l’Etat, et complémentairement de l’Union européenne, de l’Agence de l’eau, du Conseil régional et du Conseil départemental.

Ces dépenses ont permis de mener les opérations de reconstruction les plus importantes en un temps record, en incluant des ouvrages d’art provisoires (leur remplacement était prévu à partir de 2024, à l’issue de lourdes procédures). C’est le cas du pont de Venanson et du pont Maïssa à Saint-Martin-Vésubie, comme de la route située en rive droite du Boréon, entre ces deux ponts (voir nos infographies).

Les budgets consacrés à la reconstruction tiennent donc compte des réalisations effectuées, de ce qui reste à accomplir, mais aussi des importantes contraintes qui s’imposent à nous et qui nécessitent d’étaler dans le temps différentes opérations.

Pour conclure sur ce sujet, la Métropole rappelle que le Conseil métropolitain du 27 mars 2023 a voté une enveloppe de dépenses d’investissement de 27,4 millions d’euros, à laquelle il faut rajouter les opérations portées par la Régie Eau d’Azur pour 4 millions d’euros.

LA MÉTROPOLE S’ATTACHE EN PRIORITÉ À RÉTABLIR LES OUVRAGES ET LES VOIRIES LES PLUS ATTENDUS PAR LES HABITANTS

Le projet du tunnel des gorges de la Vésubie est-il toujours d’actualité ?

L’idée d’un tunnel dans la basse vallée de la Vésubie faisait suite à une incitation de l’État à reconstruire de manière résiliente, avec des ouvrages éloignés et préservés des cours d’eau.  Un tel tunnel a été chiffré à 400 millions d’euros. C’est cette opération qui a conduit à chiffrer une enveloppe de crédits aussi importante. Pour autant, l’Etat n’ayant jamais donné suite au financement d’une telle opération, la Métropole a considéré qu’il ne fallait pas persévérer sur ce dossier, qui n’est plus d’actualité. Il est donc totalement faux de dire que l’enveloppe aurait baissé.

Sur le tronçon de la basse vallée de la Vésubie, la Métropole a réalisé un très lourd chantier de purge des falaises et de réparations des brèches, des ouvrages d’art et de la voirie pour 5,2 millions d’euros. Cette partie de la RM2565 remplit aujourd’hui parfaitement sa mission et cela n’est contesté par personne.

Enfin, la Métropole s’attache en priorité à rétablir les ouvrages et les voiries les plus attendus par les habitants, en particulier dans le secteur de la Vésubie.

LES PROCÉDURES D’URGENCE PRÉVUES PAR LES TEXTES SONT VRAIMENT INSUFFISANTES

Quels sont les blocages qui empêchent la Métropole d’avancer plus vite encore ?

Ils sont essentiellement liés à l’inadaptation de la réglementation pour faire face à une telle catastrophe. Les procédures d’urgence prévues par les textes sont vraiment insuffisantes.

En particulier, elles ne prévoient pas de procédure accélérée pour que les collectivités puissent prendre possession, de manière très rapide, de parcelles foncières totalement sinistrées pour y réaliser des ouvrages de protection des populations et des biens, comme des digues par exemple.

Pour cela, il faut conduire une longue procédure de déclaration d’utilité publique, qui peut prendre plusieurs années, permettant l’expropriation des propriétaires fonciers qui ne veulent pas vendre à l’amiable et à des conditions financières raisonnables.

La Métropole est-elle confrontée à de telles difficultés aujourd’hui ?

Prenons trois exemples marquants : pour le pont de Maïssa, nous avons Monsieur E., qui refuse via sa SCI de céder les 60 m² de foncier dont il est propriétaire, retardant la possibilité d’un ouvrage définitif. À la confluence Vernet/Boréon à Saint-Martin-Vésubie, nous avons mis plus d’un an à trouver un accord amiable avec un propriétaire foncier Monsieur C. Et nous ne sommes toujours pas parvenus à un accord avec Monsieur K. pour protéger une des piles du pont en amont de la rive gauche de la Madone.

La Métropole ne pourrait-elle pas modifier le Plan Local d’Urbanisme métropolitain pour agir plus rapidement ?

Sur ces mêmes parcelles laminées par les tempêtes, la Métropole doit aussi attendre que la déclaration d’utilité publique permette la modification du plan local d’urbanisme. Ainsi, les berges du Boréon ou de la Vésubie sont toujours catégorisées et donc considérées dans le PLU de la Métropole comme « espaces boisés classés », alors que tous les arbres ont été décimés.

C’est absurde mais le droit et les procédures en vigueur ne permettent pas de déroger à ces règles de propriété et d’urbanisme.

EN 2024, LA MÉTROPOLE PROCÈDERA AU REMPLACEMENT DES OUVRAGES PROVISOIRES PAR DES PONTS DÉFINITIFS

Quelles sont les prochaines étapes de la reconstruction dans les vallées à la suite de la tempête Alex puis de la tempête Aline ?

Après avoir rétabli l’accès à Venanson, au pont Maïssa et remis en service une piste provisoire entre ces deux ouvrages permettant d’accéder à la Colmiane, mais aussi l’accès au secteur Boissier et la route d’accès au Boréon via les « 3 ponts », la Métropole, en lien avec le SMIAGE, travaille au rétablissement durable de la route de liaison des ponts de Venanson et Maïssa et à la consolidation des berges. La route de liaison vers la Colmiane devrait être achevée pour la mi-décembre.

Ensuite, et comme cela été prévu et voté, la Métropole procèdera pendant l’année 2024 au remplacement des ouvrages provisoires par des ponts définitifs. Près de 8 millions d’euros seront ainsi consacrés aux ponts de Venanson et Maïssa.

Le SMIAGE, pour le compte de la Métropole, procèdera au confortement des berges et à l’établissement des digues nécessaires, au fur et à mesure des avancées des procédures foncières et d’urbanisme.

La Métropole et ses services sont donc totalement mobilisés pour conduire cette reconstruction.

CE QUI RALENTIT LES OPÉRATIONS AUJOURD’HUI, CE SONT AVANT TOUT LES PROCÉDURES INADAPTÉES POUR FAIRE FACE À UN TEL CATACLYSME

La situation financière de la Métropole l’a-t-elle empêchée de réaliser les opérations de reconstruction prévues ?

Cet argument est porté par ceux qui, après avoir accusé la Métropole de vouloir être hégémonique, voudraient aujourd’hui la détruire, alors que son modèle de solidarité a prouvé toute sa pertinence.

Dans les épreuves les plus lourdes que notre territoire a subies depuis 2020, qu’ils s’agisse du Covid-19 ou des tempêtes, l’intervention extrêmement rapide de la Métropole a été saluée par tous.

Ce qui ralentit les opérations aujourd’hui, ce sont avant tout les procédures inadaptées pour faire face à un tel cataclysme.

L’ACTION DE LA MÉTROPOLE NE S’EST JAMAIS ARRÊTÉE

Malgré ces lourds investissements, malgré l’investissement de ses services sur le terrain dans les vallées, l’action de la Métropole ne s’est jamais arrêtée, attestant de la résilience de notre établissement public de coopération intercommunale.

Ainsi, en novembre 2021, la Métropole a inauguré la toute nouvelle station d’épuration de Cagnes-sur-Mer. Elle a aussi attribué le marché de modernisation de la station Haliotis à Nice qui traitera les eaux usées de 26 communes avec les plus hauts niveaux de performance énergétiques possibles ou encore la délégation de service public pour la restructuration et la modernisation de l’UVE de l’Ariane, qui traite et valorise les déchets de toute la Métropole et d’une très grande partie des habitants des Alpes-Maritimes à un coût réduit pour les usagers.

La Métropole poursuit aussi le chantier de la sortie ouest de la voie Mathis qui s’achèvera entre la fin 2024 et début 2025 au bénéfice quotidien de milliers de nos concitoyens et le développement des réseaux de chaleur urbain pour que les habitants puissent bénéficier d’une énergie à faible coût.

Elle modernise son réseau de transport qui est toujours plus décarboné et investit massivement dans la performance de ses réseaux d’eau potable pour sécuriser et garantir l’alimentation en eau partout et pour tous, durablement.

Elle a également réalisé un important chantier de sécurisation du tunnel Liautaud dans le cœur de Nice pour garantir la sécurité de ses usagers ou bien encore le chantier du port de Beaulieu-sur-Mer.

Cela démontre la solidité de la Métropole et sa capacité à investir pour les années à venir. La dynamique est positive pour la Métropole avec des niveaux d’activité exceptionnels et une attractivité reconnue à l’échelle européenne et internationale.

Elle prépare ainsi l’avenir, grâce à ses investissements tout en améliorant la qualité de vie de ses habitants au quotidien.

Share This

Partager

Partagez cet article sur les réseaux sociaux !